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La création de la Banque de la Guadeloupe et de la Banque de la Martinique

Dans son article 7, la loi du 30 avril 1849 sur l’abolition de l'esclavage évoque «l’indemnité accordée aux colons par suite de la libération de la main-d’œuvre servile» et stipule que « Le huitième de la portion afférente aux colons de la Guadeloupe, de la Martinique et de La Réunion, sera prélevé pour servir à l’établissement d’une banque de prêt et d’escompte dans chacune de ces colonies ».

 Une somme qui sera essentiellement destinée à la constitution d’un capital garantissant les billets que les banques sont autorisées à émettre. La loi du 1er juillet 1851, signée par le président Louis-Napoléon Bonaparte en personne, fixe le capital accordé à trois millions :

 Chacune des banques auxquelles se rapporte la présente loi est autorisée, à l’exclusion de tous les autres établissements, à émettre dans chacune des colonies où elle est instituée, des billets au porteur de cinq cents, de cent et de vingt cinq francs. Ces billets sont remboursables à vue, au siège de la banque qui les aura émis. Ils seront reçus comme monnaie légale dans l’étendue de chaque colonie, par les caisses publiques, ainsi que par les particuliers ».

 

Banque de la Guadeloupe

 

Suite à loi instituant  la Banque de la Guadeloupe en juillet 1851, son siège fut fixé à Pointe à Pitre à la rue D’Arbaud (actuellement Rue Achille René Boisneuf) une maison fut achetée puis aménagée par l’architecte Alexandre PETIT. Le personnel entra en fonction en août 1853.

Cette maison resta le siège de la banque jusqu’à l’incendie de1871. De nouveaux bureaux  furent installés dans une maison louée au  quai de l’Arsenal ( actuel quai gatine)

 

Le Directeur fut autorisé à acheter une parcelle entre la rue Tascher ( rue Gambetta) et la place d’Ennery ( square de la banque)pour y construire l’immeuble de la Banque de la Guadeloupe.

Une société Belge fut retenue pour la conception et la construction de l’ossature  (en fer, tôle, et briques) Les parties montage, pierre de taille, carrelages, boiseries, cloisons, planchers, jalousies, escaliers, peintures furent confiées à l’entrepreneur M.Brunerie.

 

Il y eut un retard d’un  an lié à plusieurs éléments : guerre franco allemande,  pièces confectionnées tardivement. La structure partit  du port d’Anvers en juillet 1873.Les travaux débutèrent en septembre 1873..L’entreprise fut autorisée à faire des modifications de certaines parties du bâtiment :carrelage en marbre au lieu de planches la galerie du  1er étage et la salle des pas perdus.

Le bâtiment fut inauguré le 28 juillet 1874.

(Extrait de Pointe à Pitre, urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire 18ième -19ième siècles )

 

 

Banque de la Martinique

 

Après la nomination de son directeur par décret le 31 mai 1852, la Banque de la Martinique est officiellement créée en 1853 et ouvre sa première agence à Saint-Pierre, rue de la Banque, dans le quartier du Mouillage, juste en face de l'hôtel de ville.

Après l'éruption de la Montagne Pelée du 8 mai 1902 qui dévaste la ville de Saint-Pierre, le siège de la Banque de la Martinique est en ruines, mais ses caves sont demeurées intactes et attirent bien des convoitises. Les autorités se dépêchent donc de récupérer l'or et les numéraires dans les coffres du bâtiment en ruine pour les mettre en sûreté à Fort-de-France où est installé le nouveau siège de la banque.

 

Les 1ers directeurs

  • Octave Danican-Philidor : 1874 - 18 mars 1879

  • Adolphe Trillard : 18 mars 1879 - 1900

  • Gustave Alizard : 1900 - 1920

  • M. Dinslage : 1920 - 1929

  • R. Didellot : 1929 - 1944

  • Charles Garcin : 1944 - 1945

  • R. Arnaud : 1945 -

 

Les caissiers principaux

  • Jules Bonneville : 1888 - 1919

  • M. Pradeu : 1919 - 1930

  • M. Hing : 1930 - 1934

M. Rosemain : 1934 - 1945

 

 

 

 

 

La question du capital de la Banque de la Guadeloupe

 

"Le désendettement des habitations résulte d’une part du transfert massif par les planteurs  à leurs créanciers des sommes de l’indemnité allouée par la loi du 30 avril 1849 pour les dédommager de la perte de leurs esclaves.

 

Pour ce qui concerne la Guadeloupe, le montant total de l’indemnité est fixé à 40MF dont 35.9MF en rentes d’Etat à 5%, 3MF retenus pour former le capital de la future banque de la Guadeloupe et 1.9MF en numéraire.

Mais en pratique, seule une toute petite partie de ces sommes va revenir effectivement aux planteurs.

En effet, au cours du second trimestre 1848 et au début de 1849, alors qu’en dehors du principe même de l’indemnisation, on ne sait encore rien de son montant ni de ses modalités, beaucoup d’anciens propriétaires d’esclaves sont amenés, en raison de leur extrême détresse financière et afin de se procurer quelques liquidités, à vendre leurs droits à la future indemnité pour des prix dérisoires.

Puis, après la publication de la loi du 30 avril 1849, les créanciers des planteurs multiplient les oppositions judiciaires à la délivrance des titres d’indemnisation, et pour un montant ( 47.6MF) qui est supérieur à celui de l’indemnité qui est accordée à la Guadeloupe .

 

Après la création de la Banque, par la loi du 11 juillet 1851, les colons s’empressent de revendre, même à 50% de perte, les actions qu’ils venaient de recevoir. Toutes ces opérations aboutissent en définitive à faire passer la majeure partie de l’indemnité entre les mains des créanciers des planteurs, c’est-à-dire principalement quelques commissionnaires locaux et négociants des ports métropolitains.

 

 Les 150 plus forts indemnitaires représentent 1.7% du nombre total des indemnitaires mais ils détiennent 1880 248 F sur les 3 000 000 F de capital de la banque de la Guadeloupe soit 62.6%.

L’essentiel de l’indemnité s’est concentrée entre les mains de quelques dizaines de négociants principalement guadeloupéens, créanciers des planteurs avant l’abolition, une centaine de colons installés en France et de gros planteurs restés dans l’ile."

 

Extrait du livre «  la disparition des habitations-sucreries en Guadeloupe ( 1846-1906) : recherche sur la désagrégation des structures préindustrielles de la production sucrière antillaise après l’abolition de l’esclavage » Auteur : Christian Schnakenbourg

 

 

 

Les 1ers  financements de la Banque de la Guadeloupe et de la Banque de la  Martinique

 

La fonction prêts de ces banques consiste exclusivement  à accorder des créances à court terme sur récoltes pendantes n’excédant pas quatre mois aux seuls planteurs de canne à sucre. L’intervention de ces banques dans le crédit a permis une chute durable du taux officiel de l’intérêt qui oscilla alors entre 6 % et 8%  contre des taux qui pouvaient aller jusqu’à 30% par les négociants locaux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Banque de la Guadeloupe

Ruines de la banque de la Martinique à St Pierre 1902 ( éruption Montagne Pelé)

Reçu des Sucreries Coloniales - 1938

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